La fée Eric
Le 09.06.2025, par ThereseS-9b3, 4 commentaires - Sortie liée : « Ecole de neige et rocher pour la pratique de l'alpinisme et la rando alpine »
Il est 9h30 quand nous arrivons au Logis des Fées, perché à 1840 m.
L'endroit porte bien son nom : un brin de magie flotte déjà dans l'air... humide. Très humide.
La météo, capricieuse décide que notre matinée se passera à l'intérieur.
Ce sera donc nœuds, manip' et théories en refuge, avec une ambiance brumeuse digne d'un conte alpin.
Mais l'après-midi ne nous épargne pas : pluie battante sur les pentes herbeuses et pierriers glissants.
Les débutants découvrent l'encordement en mode "glissades joyeuses" et les techniques de progression façon patinage de randonnée.
Après plusieurs heures sous les gouttes, nous sommes ravis de retrouver la chaleur sèche de la cheminée qui contraste avec l'extérieur.
On sèche nos chaussettes, on réchauffe nos âmes, et les liens commencent à se tisser entre nous, plus solides qu'un nœud en huit.
Le soir, diots au menu.
Et hop, tout le monde au lit avec les poules .. ou plutôt avec les marmottes.
Dimanche matin, 5h45, réveil dans un épais brouillard.
Le monde semble en sourdine.
En route vers le lac glaciaire du Branlay (2027 m), curiosité naturelle paisible avec une rivière tortueuse qui serpente en son coeur, qui reste le seul signe de son existence en été lorsque le reste de l'eau n'a pas pu tenir face à la chaleur.
Sur le chemin, c'est sur neige cette fois-ci que nous mettons en pratique l'encordement sur différents ateliers : assurage, progression sur névés, et ... chutes (contrôlées, hein).
On s'y jette parfois avec plus d'enthousiasme que d'élégance, mais toujours dans la bonne humeur.
Des mots étranges fusent : corps mort, saignée, mouflage, cabestan, anneaux fous, mâchard (autobloquant ;)) ... Aucun sortilège, promis.
Juste le vocabulaire un peu baroque de l'alpinisme, que notre fée Éric et ses acolytes déploient avec bienveillance.
On apprend vite, même dans un grand groupe, portés par les sourires et les encouragements.
Le soleil finit par percer, timidement d'abord, puis franchement.
Nos joues rosissent, nos cœurs aussi.
Nous atteignons les Portes de Montmélian (2459 m), spot parfait pour une pause pique-nique avec vue.
On se "vache" à la montagne et on savoure l'instant.
La descente est tout sauf monotone : nouvelles manips, nouvelles sensations.
Et puis, comme dans un final de film, les nuages se déchirent, révélant soudain la vallée et les sommets en majesté, saupoudrés de quelques têtus moutons cotonneux.
14 sourires sur neige et rocher : c'est le bilan de ce week-end, fabriqué avec soin par notre infuseur de bonne humeur, Éric, fée d'altitude.
*Copyright, jeu de mot de qualité trouvé par Maël et Franck*