DEVOLUY – attention aux Chourums !
Samedi 31 mars, nous prenons la direction du Dévoluy,
Les conditions météo et nivologique dans le massif du Mont Blanc nous obligent à reporter le tour des Aiguilles Dorées.
La Faboun01 mobile est pleine à craquer, Manu, Claire et Jean-Marc à l'arrière, et moi en copilote de notre GO du weekend. Le massif du Dévoluy, de retour dans cette forteresse de roche où j'ai traîné mes guêtres et ma tarte avec le grand 6ème Bataillon de Chasseurs Alpins il y a ... vingt quatre ans !
Si mes comparses semblent indifférents, pour ma part j'ai hâte de rejoindre cette citadelle blottie entre le Vercors à l'ouest et le massif des Ecrins à l'est.
Montagne de Barges par Manu : https://youtu.be/TcA_HdfmE4o
Au programme de ces deux jours, Faboun nous a concocté deux parcours, l'un au sud sur les crêtes de Plane, et l'autre au nord à proximité du Petit Ferrand, ascension de la Tête de l'Oriol puis le tour de cette dernière.
Dimanche 1er avril, départ du Pont du Villard à Saint-Etienne-en-Dévoluy, après une partie de cache-cache dans les bois, la troupe attaque la crête de Peyne, en guise de hors-d'œuvre, entre Vallon de Barges et Vallon Froid. Un aller-retour à la cote 2072 pour s'échauffer et profiter de la poudre d'un versant nord avant de rejoindre le col de Rabou et la crête de la Plane.
La purée de pois bien épaisse nous surprend dans la montée, je devine de grosses corniches à gauche surplombant la vallée du Petit Buech, alors qu'à droite la pente fuit vers les falaises du Vallon de Barges. Les copains disparaissent dans le brouillard, coups de sifflet, appels, OUF !. Nous débouchons sur une première pointe battue par les vents, mais inondée de soleil.
Faboun poursuit en crête sur des pentes déversantes vers le nord et ses à-pics de « Barges ». Enfin la cote 2340 et le plus beau panorama sur l'énorme face sud-est du Pic de Bure et ses 650m de verticale. La face apparaît sauvage, plaquée de neige et battue par les vents sous un soleil dardant.
J'entame la descente par un carton sur la neige tôlée, le choc aux quadriceps de la jambe droite me laisse boiteux. Un peu plus bas, c'est Jean-Marc qui envoie cul par-dessus tête suite à l'enfournement de son ski droit; il n'est plus question de poudre de ce côté.
Nous rejoignons le Vallon Froid pour le remonter vers le col de la Crête d'Âne et retour, pour une descente toute poudre, ce qui fait dire à l'un de nos comparses du jour : « C'est dégueulasse de partout ! », en arborant un très large sourire !
Le lendemain, un voile d'altitude gâche un peu notre plaisir. Contrairement à la veille, nous sommes nombreux à gravir la Tête de l'Oriol et la Tête de l'Aupet. Montée de la première nommée, puis descente dans le vallon coté sud, à proximité du Chourum de la Parza invisible ce jour-là.Le nombre de puits, grottes et autres avens reportés sur la carte requièrent la plus grande prudence. Le Dévoluy est un massif à part, un véritable gruyère qui autorise quelques belles fantaisies, tel le Chourum Olympique, le Chourum de la Parza ou le Chourum héroïque. Ce dernier rebaptisé « trou érotica » lors dune soirée de préparation quelque peu arrosée du côté des Veynes !
Mais ces itinéraires exigent un bon bagage technique, une vigilance accrue et une assurance tous risques... un peu de tronche également !
Après le sommet de la Tête de l'Oriol 2337 m, nous entamons son tour dans le sens horaire. Arrivée au col, la Demoiselle et les Prêtres nous invitent à rejoindre la Tête de l'Aupet et ces 2627 m pour conclure le séjour. Cerise sur le gâteau, les 2000 m positif sont franchis vers 14h, et de 4000m pour deux jours. Nous entamons alors la descente par le vallon des Narrites dans une neige piégeuse lourde et croûtée. S'ensuit un boarder cross dans les sapins, dont mes chicots se souviennent suite à la dégustation involontaire d'un de ces spécimens.
Heureusement, Goudales et autres breuvages d'abbayes Belges ont bientôt fait de nous requinquer, le tout accompagné de chocolat maison MADE IN CLAIRE, merci à notre hôtesse du jour.
Entre deux chocolats, Faboun rêve d'un télétravail en Dévoluy, Manu aurait bien fait un sommet de plus ! Et pour tous, ce séjour est paru bien court avec une équipe TOPTOP dans ce beau massif qui décidément vaut le détour.
